Voyager en bus amène à avoir des changements, des correspondances etc. … He bien au Cambodge ça marche … après un changement à Kompong Cham, ville coloniale française entrevue quelques minutes, nous embarquons dans un bus « local » c'est-à-dire qui s’arrête quand le chauffeur le juge utile (charger du matériel, déposer un passager, etc.). Bref, partis à 7h du matin, nous arrivâmes (sans renfort) à 17h un peu vannés !
Mais une fois arrivés, nous sommes face … au Mékong
Le Mekong … fleuve mythique des anciens de l’Indochine (et des tontons flingueurs (cf Lulu la Nantaise) à l’époque ou la France développait son œuvre civilisatrice aux quatre coins du monde -)
Il mérite tous les superlatifs : immense, il est difficile à décrire : c’est la lumière qui change sans arrêt, tant au niveau de la surface que sur les rives, c’est l’eau que l’on croit au premier abord lisse comme un miroir mais qui a l’examen attentif se montre, irisée, imperceptiblement remuante, signant un cours tourmenté et des courants puissants.
Et nous embarquons sur une petite jonque (à moteur) pour une rencontre amicale avec les dauphins (seuls dauphins d’eau douce connus) et dont il ne reste que 60 spécimens.
Et là la magie continue : on commence à traverser en se rapprochant d’une cote (autre rive peut-être ?) … erreur apparait alors une autre dimension du fleuve qui va au delà de ce que l’on devinait au départ… plus on progresse , plus on découvre d’étendue d’eau car en saison des pluies , il a pris ses aises, le bougre, étalant son cours sur beaucoup plus large que la gironde … on navigue au milieu de petites iles , croisant au loin quelques pécheurs , et tout le long des arbres recouverts au ¾ d’eau le sommet visible penché par le courant , toujours en mouvement du fait de ce même courant (très fort) … comme le roseau pliant pour ne pas rompre avec toute la souplesse dont ils sont capables face à cette force colossale du fleuve imposant son cours sans ménagement …
au bout d’une heure , le moteur ralentit puis s’arrête … silence … on repère 2 autres petits bateaux arrêtés aussi puis on se cale dans un bouquet de buisson et dans le silence on attend … l’eau est lisse et le courant rapide … et puis …un bruit d’air sous pression … un aileron puis un dos noir arrondi … les voilà ! il y en a une dizaine qui tournent dans le courant , remontant en surface par groupe de 2 ou 5 et nageant tranquillement devant nous … c’est un moment quiétude, assis en silence à écouter et regarder s’ébattre des dauphins sur un fleuve peuplé d’arbres et de bosquets immergés … le courant ne les perturbe pas , ils sont biens ici … et nous aussi …
Voila il faut repartir, à nouveau retraverser cette immensité flottante d’arbres et d’ilots pour aller plus loin
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