Ma première réaction à la vue de ces images fut « mon dieu, ils ont beaucoup d’imagination » car aucune femme indienne (vues de mes yeux) ne ressemble aux femmes sculptées… d’ailleurs ces temples vont complètement à l’encontre de l’inde actuelle, extrêmement pudique et assez dure vis-à-vis des femmes. La frustration des jeunes hommes s’exprime plus directement auprès des femmes occidentales, considéré comme des actrices pornos, elles se retrouvent assez facilement touchées par les jeunes indiens, photographiées sur les plages et vues comme des objets de plaisir… Enfin, les temples demeurent un lieu fantastique au niveau architectural et sculptural. J’y apprends aussi une drôle de définition du don, différente de la version occidentale : quand on te prend quelque chose dans la main et que tu ne le retiens pas c’est un don… entre le don et le vol la frontières devient mince pour un occidental… mais c’est la définition que m’ont donné des mini-arnaqueurs qui n’ont pas gagné grand-chose avec moi, même pas ce que j’avais dans la main… sauf une bouteille vide… Après avoir dit au revoir à mes mini-arnaqueurs et aux temples tantriques, j’essais de rejoindre Bahraich ou une autre forme de tourisme m’attend : des unités de traitement de l’eau… (J’écrirai plus longuement sur le projet Bahraich Arsenic Mitigation Project de l’université de Myazaki et de l’ONG Ecofriends). L’intérêt de cette visite hormis l'aspect technique fut de sortir des sentiers battus par les touristes et d'avoir l’opportunité de visiter des villages. Bien que l’accueil des enfants fût comme en Afrique drôle et empreint de curiosité, l’espoir de pouvoir voyager partout en Inde sans parler Hindi s’est envolé… Hors des sentiers touristiques, peu d’indien parle anglais. Je commence à apprendre le langage des signes et le mimes (je deviens super fort pour le Time’s up !!!)
Apres cet intermède, j’arrive enfin à trouver un billet pour Haridwar grâce à un Singh rencontré au hasard d’un hôtel… (J’ai obtenu un billet sur le quota des conducteurs de train alors qu’il était impossible pour personne d’en avoir…. Eheheh) les quelques heures restantes entre mes différents bus et train me permirent de visiter l’Imam Bara ou maison des Imams de Lucknow. Cet édifice est magnifique mais si mal mis en valeur par des guides inintéressants et si peu enthousiaste (même un pudding anglais est plus vivant que ces racketteurs de guide…).
Me voilà en direction d’Haridwar, le lieu le plus saint des Hindous pendant 4 mois, rendez vous des Sâdhus, des babas et des naga-babas… c’est un lieu qui m’a déconcerté car tout s’y mélange à mes yeux : les vrais babas (pères), les mendiants, les mauvais babas, les fideles, les marchands du temple, les arnaqueurs en tout genre, la police, l’armée. Cela génère un désordre tel que je me suis perdu autant physiquement qu’au niveau de mes attentes… Je comparerai Haridwar à Lourdes le jour de la venue du pape en se prenant pour un japonais parachuté au milieu… l’expérience est déconcertante… Les ablutions ou bain dans le Gange commencent tres tôt vers 5h du matin et ne désemplissent pas (la photo a été prise vers 6 heures du matin).
Malgré le caractère spirituel, elles prennent souvent la forme de jeux dans une piscine géante… et j’avoue n’avoir strictement rien compris à ce qui se passait autour de moi malgré cela j’ai rencontré des gens géniaux, une famille indienne a même voulu me ramener chez elle… mais la Khumb Mela est vraiment une expérience que je déconseille si on ne connait rien à l’inde et à l’hindouisme ou alors il faut aller squatter dans les tentes des babas mais je ne l’ai pas fait pour diverses raisons (si cela intéresse quelqu’un je lui expliquerai)… après ces expériences peu spirituelles, je m’enfuis un journée à Rishikesh et j’avoue que la quiétude de ce lieu m’a beaucoup plu, je comprend pourquoi les Beatles y ont séjourné. L’atmosphère me fait penser à Gokkarna avec des montagnes autour… Puis j’essais de prendre un train pour Bénarès qui a 12 heures de retard et me gratifie d’une nuit sur un quai de gare mais dont les discussions se révélèrent plus intéressantes que les quelques jours passés à Haridwar…