Ce blog me suivra durant mon périple autour du monde et j'espère que vous partagerez un peu ce que je vis...

vendredi 26 mars 2010

Tantrisme, arsenisme, et Hindouisme…

Apres 10 jours de trajet, je me pose enfin pour mettre quelques mots sur mes dernières balades… qui m’ont conduis de Khajurâho à Haridwar en passant par Lucknow et Bahraich… J’ai traversé l’espace et différents courants spirituels surement trop vite pour en retenir quelque chose mais je vais essayer de transcrire mes impressions qui sont forcement empreinte de là d’où je viens… je m’excuse de cette vision attentive… auprès de ceux qui auraient pris le soin d’approfondir leurs connaissances de l'hindouisme… Mais revenons au Tantrisme ou plus précisément aux temples de Khajurâho… dont les sculptures pourraient être interdites au moins de 18ans voir floutées par le CSA (merci d’éloigner mes jeunes cousins et cousines de l’écran…).



Ma première réaction à la vue de ces images fut « mon dieu, ils ont beaucoup d’imagination » car aucune femme indienne (vues de mes yeux) ne ressemble aux femmes sculptées… d’ailleurs ces temples vont complètement à l’encontre de l’inde actuelle, extrêmement pudique et assez dure vis-à-vis des femmes. La frustration des jeunes hommes s’exprime plus directement auprès des femmes occidentales, considéré comme des actrices pornos, elles se retrouvent assez facilement touchées par les jeunes indiens, photographiées sur les plages et vues comme des objets de plaisir… Enfin, les temples demeurent un lieu fantastique au niveau architectural et sculptural. J’y apprends aussi une drôle de définition du don, différente de la version occidentale : quand on te prend quelque chose dans la main et que tu ne le retiens pas c’est un don… entre le don et le vol la frontières devient mince pour un occidental… mais c’est la définition que m’ont donné des mini-arnaqueurs qui n’ont pas gagné grand-chose avec moi, même pas ce que j’avais dans la main… sauf une bouteille vide… Après avoir dit au revoir à mes mini-arnaqueurs et aux temples tantriques, j’essais de rejoindre Bahraich ou une autre forme de tourisme m’attend : des unités de traitement de l’eau… (J’écrirai plus longuement sur le projet Bahraich Arsenic Mitigation Project de l’université de Myazaki et de l’ONG Ecofriends). L’intérêt de cette visite hormis l'aspect technique fut de sortir des sentiers battus par les touristes et d'avoir l’opportunité de visiter des villages. Bien que l’accueil des enfants fût comme en Afrique drôle et empreint de curiosité, l’espoir de pouvoir voyager partout en Inde sans parler Hindi s’est envolé… Hors des sentiers touristiques, peu d’indien parle anglais. Je commence à apprendre le langage des signes et le mimes (je deviens super fort pour le Time’s up !!!)

Apres cet intermède, j’arrive enfin à trouver un billet pour Haridwar grâce à un Singh rencontré au hasard d’un hôtel… (J’ai obtenu un billet sur le quota des conducteurs de train alors qu’il était impossible pour personne d’en avoir…. Eheheh) les quelques heures restantes entre mes différents bus et train me permirent de visiter l’Imam Bara ou maison des Imams de Lucknow. Cet édifice est magnifique mais si mal mis en valeur par des guides inintéressants et si peu enthousiaste (même un pudding anglais est plus vivant que ces racketteurs de guide…).

Me voilà en direction d’Haridwar, le lieu le plus saint des Hindous pendant 4 mois, rendez vous des Sâdhus, des babas et des naga-babas… c’est un lieu qui m’a déconcerté car tout s’y mélange à mes yeux : les vrais babas (pères), les mendiants, les mauvais babas, les fideles, les marchands du temple, les arnaqueurs en tout genre, la police, l’armée. Cela génère un désordre tel que je me suis perdu autant physiquement qu’au niveau de mes attentes… Je comparerai Haridwar à Lourdes le jour de la venue du pape en se prenant pour un japonais parachuté au milieu… l’expérience est déconcertante… Les ablutions ou bain dans le Gange commencent tres tôt vers 5h du matin et ne désemplissent pas (la photo a été prise vers 6 heures du matin).

Malgré le caractère spirituel, elles prennent souvent la forme de jeux dans une piscine géante… et j’avoue n’avoir strictement rien compris à ce qui se passait autour de moi malgré cela j’ai rencontré des gens géniaux, une famille indienne a même voulu me ramener chez elle… mais la Khumb Mela est vraiment une expérience que je déconseille si on ne connait rien à l’inde et à l’hindouisme ou alors il faut aller squatter dans les tentes des babas mais je ne l’ai pas fait pour diverses raisons (si cela intéresse quelqu’un je lui expliquerai)… après ces expériences peu spirituelles, je m’enfuis un journée à Rishikesh et j’avoue que la quiétude de ce lieu m’a beaucoup plu, je comprend pourquoi les Beatles y ont séjourné. L’atmosphère me fait penser à Gokkarna avec des montagnes autour… Puis j’essais de prendre un train pour Bénarès qui a 12 heures de retard et me gratifie d’une nuit sur un quai de gare mais dont les discussions se révélèrent plus intéressantes que les quelques jours passés à Haridwar…

1 mois déjà....

Après un mois de voyage, je me lance dans un inventaire à la Prévert :

7000 km parcourus (pas qu’en marchant mais sans le trajet en avion)

3000 roupies partis dans des arnaques diverses

800 photos faites

100 « Masala chai » bus

86 heures de train

70 bouteilles d’eau vidés (pas très écolo)

Des dizaines de chappattis et de nans engloutis

30 heures de bus

15 heures d’avion

Des heures de marche plus ou moins chargé

Quelques nouveaux mots d’anglais (pipty roupies… qui veut dire ????)

Encore moins de mots en Hindi (shanti, namaste, bandra, tcholé, tchatcha, né, pani….)

12 guest houses éprouvées (du pire au luxueux)

7 unités de filtration d’eau pour éliminer l’arsenic (projet BAMP Ecofriends/Université de Myazaki)

4 sites placés au patrimoine mondial de l’Unesco admirés

2 amis retrouvés sur la plage abandonnée, petite bière et crustacés…

1 paire de lunette en 2 morceaux (verre et monture) : merci Afflelou de ne pas savoir tailler des verres…

1 bouquin sur Gandhi acheté (en cours de lecture en anglais…)

1 ville sainte pour les Indous visité

1 petit problème d’estomac (vite réglé)

1 palais de Maharadja visité

Je me suis assis devant une des 7 merveilles du monde

Pleins de rencontres : 23 français, 7 anglais, 4 allemands, 2 australiennes, 2 suisses, 2 tchèques, 2 japonais, 2 américains, 1 albanaises, 1 bolivien, 1 bhoutanais (le cliché du coiffeur gay existe même au Bhoutan…), 1 sud africain et pleins d’indiens (indénombrables car tous les deux mètres, un nouveau se présente…)

Et pas une ampoule ni de raton laveur…

Je commence à m’habituer à l’inde. Je résumerai ce 1er mois de la façon suivante : chaque jour, le pire et le meilleur arrive alors j’attends le pire et j’espère le meilleur !!!! Le meilleur continue de me surprendre tous les jours et le pire se gère de mieux en mieux (avec le sourire).

samedi 13 mars 2010

Pile Goa, Face Gokarna... j'ai oublié de jeter la pièce



Goa : tout le monde connait, trance, drogue et plage, Gokarna : le paradis tranquille ou faire son yoga sur une plage déserte…Après 35 heures de trains (2 nuits et 1 jour), j’arrive dans l’état de Goa (ancien comptoir portugais). Goa est un petit état de 60 km de long… plus connu pour ses plages, ses teufs, ses russes et la trance que pour sa géographie et ses églises… résultat pour rejoindre Francois et Steph (des Chambériens dans l’âme et le cœur), le trajet de 60km en rickshaw me coûtât plus cher que les 2174 km de train…

Ensuite, l’enchainement retrouvaille, fête et plage se passât fort bien !!!! Goa est la cote d’azur indienne avec la même population que sur la cote d’azur (allemand, anglais, russes, israéliens…)

et les mêmes tenues vestimentaires à quelques détails près (le string est porté par les hommes… malheureusement cette coutume nous est restée étrangère !!!).

Vu la taille de l’état de Goa, on s’adapte aux coutumes locales « Vroum ptptptptptpt » : je me suis improvisé pilote de scooter (l’apprentissage dura 2 sec : voilà comment tu démarres, l’accélérateur, le frein, tu roules à gauche et ça fera 200 rps par jour !!!!). Avec François et Steph, nous primes nos habitudes sur une plage sympathique de Goa (eau à 25-28°C) après des trajets en scooter avec le triple dos d’âne Goanais (évidemment sans casque, ça n’a pas l’air d’exister là-bas !)…
Cependant les fameuses Teufs Trance Goa nous ont un peu laissé sur notre faim… et même après avoir été jusqu’en boite… mais la saison était finie et les russes sans le sou…

Après avoir vu Goa, nous ne pouvions pas rater son « opposé » Gokarna dont tous les routards (rencontrés en route) m’ont parlé : tranquillité, ville indienne sacrée et paillotte sur la plage… Pour y aller 2 options : le train ou le bus… Moi j’ai fait les deux !!! j’ai réussi à rater le seul train de la journée (parce que je discuté avec un français arrivant de Gokarna) résultat 2 bus et 4 heures plus tard, je dévale littéralement la colline dans le noir pour atteindre « Kudlee beach » (une magnifique gamelle à la clé !!).
En bas, je me trouve une cahute à 2 euros la nuit à 20 mètres de la mer…. Dodo avec le bruit des vagues en fond et le buzzz buzzz des moustiques !!!

Le lendemain, comme Robinson Crusoé, j’erre sur la plage (pas vraiment déserte : 20 guest houses pour 300 mètres de plage) et François (en photo) tel Vendredi sort d’une guest house voisine en me faisant de grands signes… comme quoi je suis collant (il n’y a pas de réseau téléphonique)….

Nous reprîmes nos habitudes de plages… tranquilles… quelques belles vagues pour s’amuser… des noix de coco fraiches (dont Steph s’est gavée) et des orgies de poissons frais (Vive le KingFish !!!)…



Gokarna est une ville sainte pour les Indous car il s’y trouve un Lingam naturel (aller voir dans le dico), durant les fêtes religieuses des chars énormes (en photo) sont tractée par des hommes tous les soirs de lune noire… J’en sais pas plus…

3 jours plus tard, retour en train à Goa. Pendant le trajet, nous avons passé un bon moment avec 3 familles indiennes (soit 20 personnes à peu près) ne parlant pas anglais, communication avec les mains puis séance photo… rire et on m’offre un collier… sans rien me demandait en échange… Ils m’ont réconcilié avec les indiens…

Malheureusement tout a une fin et me voilà en route vers le nord : Delhi en seulement 25 heures de train…


vendredi 5 mars 2010

Lost in Delhi....


J’avoue que mon passage à Delhi à un goût de « qu’est ce que je fous là » car je n’avais absolument pas prévu de m’y arrêter mais la nécessité du vaccin fait que je dois y aller… pour la peine je m’en vais visiter l’ambassade (une pierre deux coups), ils s’avèrent que mon vaccin n’est pas si simple à trouver et de multiples coups de téléphone, des trajets en Rickshaw plus tard m’amène chez le médecin référent de l’ambassade de France (anglophone…) pour me faire administrer un vaccin un peu périmé (1 mois) mais faisons comme si c’était normal…. Et me voilà à Delhi sans raison…

L’envie de suivre les circuits touristiques me passe vite donc je me mets à errer dans Pahar Ganj, le quartier routard de New Delhi. De café en guesthouse je fais des rencontres aussi intéressantes qu’improbables : des vieux français qui parcourent l’inde depuis 25ans et font un petit business de bijoux et de vêtements en France (blasés par l’arrivée des touristes et la mentalité des indiens : business….), une anglaise perdue, deux allemands en quête d’un bar sur les toits, un couple d’artiste bolivano-armeniens qui essais de se cameleoniser en indien, un baba en direction d’Haridwar, un français guide sur Nice et voyageur, une prof de yoga exilée à CapeCode …. Enfin de belles rencontres, je retiens quand même deux personnages:

SONG de son prénom est un voyageur architecte, américain d’origine Coréano-queébécoise ayant grandis dans le Rainbow gathering (rien que ça !!!), ils se baladent Ukulélé en bandoulière… joue et chante (étonnant vu son prénom) et s’attire l’interet et la sympathie des indiens… l’universalité de la musique est magique… en dehors des longues heures de discussion je vais vous jeter deux concepts : la « connexion à l’autre »… se connecter à l’autre plutôt qu’à internet… et le « same same but différent » qui résume assez mieux la comparaison entre les cultures… certains pourront méditer longtemps (ça nous a pas mal occupé, presque deux jours…)….

Drew, un infirmier anglais bossant dans un orphelinat au Népal et à la recherche d’un médecin indien capable d’effectuer l’opération de greffage d’un rein d’un oncle à un jeune orphelin… cette rencontre au restaurant sur le toit d’un hôtel de Pahar Ganj fut passionnante… il m’a dit deux choses qui résument bien mes premiers 15 jours : « Never trust Indian people » et « ATM is written on your forehead » (Ne jamais croire un indien et DAB est écrit sur ton front).

Puis le Holi est arrivé, cette fête dure plusieurs jours mais les deux premiers sont les plus importants : le premier jour, des bûchers sont édifiés un peu partout et les enfants rackettent tout le monde (si on ne s’exécute pas, la bombe à eau est douloureuse…), à la nuit tombée les bûchers s’embrasent pour célébrer la crémation de Holika ??? puis vient le jour du Holi ou fête des couleurs, oublier les vêtements que l’on porte et entrer dans le jeu (pistolet à eau, bouteille de peinture, sac de poudre coloré), le but est de colorer tout le monde et surtout de se souhaiter pleins de belles choses … malgré les mises en garde des routards (je crois qu’on se lasse de jeter les vetements portés ce jour-là), j’ai passé une des meilleurs journées de mon séjour à communier avec les indiens sans question d’argent ou d’autres choses, juste pour fêter ensemble le printemps et les couleurs… HAPPY HOLI !!!

D’ailleurs à la fin, les touristes étaient plus joueurs que les indiens….

Sur ce note agréable, je m’engage pour 40 heures de train : direction Goa et retrouvaille chambérienne !!